Bonjour tout le monde,
Bonne nouvelle, j'ai survécu à l'apparition de la nouveauté, au retour de l'ancien et au soupçon d'inattendu que nous réserve la rentrée de septembre. Si vous me lisez, c'est que vous aussi 👊 (le check is the new high 5) ! De mon côté, ce n'est pas encore le retour à la normale, mais après tout qu'importe, la normalité c'est surfait.
Au programme de cette newsletter,
le thème de la semaine : la procrastination qui n'en est pas.
le courrier des lectrices : stopper la boucle temporelle du jour sans fin.
les dernières news MDC : deux nouveaux épisodes de podcast.
les takeaways : et si la paix des genres était plus efficace que l'égalité des genres ?
Bonne lecture !
👩🏽💻 Thème de la semaine
Ce dossier qu'on laisse traîner pendant des jours et pour lequel on commence à s'affoler la veille à 21h, ces projets qu'on repousse et qu'on ne fait jamais, ces rendez-vous non pris qu'on devrait provoquer, ce job qui ne nous plaît plus vraiment mais dans lequel on reste des années...
La procrastination se matérialise sous différentes formes. Elle peut se révéler fort utile à court terme, mais dans la durée, cette tendance à tout remettre à plus tard est épuisante : notre charge mentale s’alourdit encore davantage et nous subissons des pics de stress à répétition alliés à la culpabilité amère de ne pas avoir fait ce qu’on aurait dû faire .
Il est vrai que nous ne sommes pas toutes dotées du même sens de l’organisation: certaines préparent leurs valises une semaine à l'avance, d'autres arrivent en retard à leur propre mariage (👋). Mais lorsque la procrastination devient chronique, elle est souvent révélatrice d'un problème plus profond. Cette semaine, je vous propose donc des pistes pour débusquer vos peurs qui se cachent derrière le “je le ferai plus tard”.
La procrastination n'est pas la flemme
Contrairement à ce qu’on pourrait croire : la procrastination n'est pas synonyme de flemme ou d’une mauvaise gestion du temps. Ce n'est pas non plus un défaut, ni une tare dont on devrait se débarrasser ou planquer aussi honteusement qu'un CD d'Ophélie Winter 👀.
Tim Urban, auteur du blog Wait but Why, explique parfaitement dans son Ted Talk - certainement l'un des plus drôles - les mécanismes subtils de la procrastination. Il souligne d’ailleurs que le process est vicieux parce que même lorsque vous repoussez à plus tard ce que vous devez faire en vous accordant un moment de détente, vous ne l’appréciez pas pleinement puisqu’il a un arrière-goût de stress, d'anxiété et de culpabilité.
Tim utilise le personnage du petit singe pour incarner la gratification immédiate qui prendrait le contrôle de nos (in)actions jusqu'à ce que le monstre Panique débarque pour nous secouer lorsque l’échéance se rapproche trop dangereusement.
Cependant, ce schéma s’applique uniquement aux tâches avec une deadline.
Le problème se pose donc pour tous les projets sans date-butoir: lancer une activité, se mettre au sport, accorder du temps à votre famille, s'impliquer dans une relation ou s’en extraire... Comment s’en sortir sans l’aide de Panic Monster ?
Prise de conscience
La première étape est de conscientiser précisément les tâches qui déclenchent la procrastination et de les classer parmi ces trois possibilités :
Vous n’aimez pas la tâche à réaliser. Par exemple, vos formalités administratives ou autre déclaration d’impôts.
→ Dans ce cas, je vous renvoie à la première partie de la newsletter sur les habitudes.Vous n'êtes pas dans un état optimal physiquement ou mentalement. Si vous devez vous concentrer sur une tâche stratégique et que votre mari vient de vous annoncer qu'il divorce pour partir avec votre sœur au Costa Rica, vous allez potentiellement avoir envie de la remettre à plus tard.
→ Bon là, vous avez le droit à un joker.Vous avez peur. Vous ne savez pas de quoi exactement, mais vous sentez que vous avez bel et bien une peur sous-jacente, tapie dans l'ombre.
→ voir ci-dessous :)
J’ai moi-même vécu l’option n°3 lorsque la liste des abonné.e.s à cette newsletter à commencer à grossir. La première édition avait été envoyée à mon cercle proche, j'avais donc un taux d'ouverture à 100% et des retours on fire (merci les amis 😘). Quand des premier(e)s inconnu(e)s se sont inscrit(e)s, mon inspiration s'est soudainement envolée et j'ai eu le besoin irrépressible de réorganiser tout mon dressing pendant le créneau normalement dédié à la rédaction de cette newsletter.
Je me suis donc retrouvée en panique à pianoter comme une possédée sur mon clavier quelques heures avant l'échéance (c'est d'ailleurs pour ça que vous la recevez désormais à 20h et non plus à 18h 😅).
En réalité, j'étais simplement angoissée à l'idée que ça ne plaise pas alors que l’écriture est censée faire partie de mes "zones de génie".
Même si vous agissez de manière irrationnelle, il y a toujours, absolument toujours, une raison pour que vous vous comportiez de la sorte. C'est d'ailleurs ce qui explique que vous restiez dans des situations très inconfortables, qui parfois peuvent même vous faire souffrir. Votre mental s'exaspère, mais votre subconscient lui, sait.
Pourquoi ? x5
A toutes celles qui ont envie de se précipiter sur Amazon (la Fnac c'est bien aussi ;)) pour commander en express le top 10 des livres de productivité, je vous arrête de suite. Pour en avoir lu beaucoup, ça ne fonctionnera pas si un grand nettoyage de printemps (ou d'automne) n'a pas été réalisé au préalable 😅.
Je vous suggère plutôt de vous tourner vers la méthode des 5 pourquoi, inventée par un industriel japonais, qui permet l’identification de la cause profonde d'un dysfonctionnement. En posant plusieurs fois la question « Pourquoi ? » au problème, on retire une à une les couches de symptômes pour identifier les causes du problème.
A titre d'exemple, voici en avance rapide un coaching que j'ai pu avoir avec l'une de mes clientes la semaine dernière, sur une problématique qui concerne beaucoup d'entrepreneures qui se lancent :
Je procrastine car je n'arrive plus à m'organiser depuis un an.
Pourquoi ?
Parce qu'avant j'allais physiquement au bureau. Là, non seulement je reste chez moi mais en plus, je me suis lancée en tant qu'indépendante donc c'est complètement différent. J’étais manager dans le commerce pendant des années et je n’ai jamais eu ce problème. Je pense que c'est depuis que je suis indépendante, en fait.
Pourquoi ?
Parce que je n'ai plus le cadre dont je bénéficiais auparavant, je n'ai plus personne au dessus de moi, à qui je dois rendre des comptes. Je pense que c'est ça le problème.
Pourquoi ?
La seule personne que je dois satisfaire désormais est moi-même. Et sans doute que je me considère comme moins importante que pouvait l’être mon entreprise, ou mon boss.
Pourquoi ?
Maintenant je travaille pour moi uniquement, il faudrait que j'aie plus d'estime pour moi-même. Peut-être que je m'auto-sabote parce que j'ai peur en fait.
Qu'est-ce qui te fait peur ?
Ça pourrait devenir grand, je pourrais réussir.
Nous sommes donc passées de "je procrastine car je suis désorganisée" à "j'ai peur de réussir donc je procrastine" (ndlr: évidemment ceci n'est pas la vraie retranscription, j'ai adapté pour illustrer mais le fond y est 😅).
Vos peurs peuvent être diverses et variées. Peur d'échouer, peur de réussir, peur de mal faire, peur de blesser, peur d'être vulnérable... Il y en a pour tous les goûts.
Ainsi, la question à se poser n'est pas "Comment ne plus procrastiner ?" mais bien "Pourquoi je procrastine ?".
Comme évoqué dans la newsletter sur le flow, plus vous vous détachez des résultats en vous concentrant sur la réalisation de la tâche elle-même, plus vous la rendrez facile.
J'ai vu des personnes procrastiner leur vie entière. Par peur d'avoir cette conversation conflictuelle. Par peur du regard des autres. Par peur de se retrouver dans des situations inconfortables car inhabituelles.
Cette semaine, j'avais donc envie de te faire passer le message suivant : ne reste pas spectatrice de ta vie. Confronte-toi à tes émotions négatives et stressantes en cherchant les raisons profondes de ton inaction. Parce que si tu ne le fais rapidement, tu devras les gérer plus tard, puissance 1000, les regrets en plus.
Connais-toi.
Comprends-toi.
Pardonne-toi.
Aime-toi.
Sans doute le meilleur programme en 4 étapes pour être en paix avec toi-même, les autres et vaincre la procrastination.
Let’s introspect ✨
A la semaine prochaine,
Aloïs
💌 Le courrier des lectrices
“Je suis malheureuse dans mon métier, mais je n'arrive pas à changer. Dès que je commence à préparer des candidatures ou que j'envisage autre chose, je ne passe finalement jamais à l'action. Je ne comprends pas pourquoi”. - P.
Avant de vraiment travailler sur moi, je subissais un pattern récurrent, source d'une grosse frustration professionnelle.
Bilan : en 8 ans d’expérience, j’ai occupé 7 postes distincts dans 5 entreprises différentes. Je suis passée dans tous les services qu’un département financier qu’une entreprise peut avoir (presque, j’ai échappé à la compta 😅).
A chaque prise de poste, la même promesse à moi-même que je ne tenais jamais « promis c’est la dernière fois ! ». Alors oui, je partais mais je retombais dedans à chaque fois, sans vraiment comprendre pourquoi.
Comme un ex insupportable dont on n’arrive pas à se défaire alors qu’on sait pourtant que ça ne le fait pas et que ça ne le fera jamais 😅.
Et quand, grâce au coaching, j’ai compris comment je fonctionnais et pourquoi j’agissais de la sorte, ça a été l’épiphanie. Ça a littéralement changé ma vie. Professionnelle comme personnelle.
Et toutes celles qui se disent "l'entrepreneuriat ou ce nouveau job ne doit pas être pas pour moi, car sinon j'aurais sauté le pas depuis longtemps". Il n'y a rien de moins vrai que ce genre de déclaration fataliste (que j'en étais venue à tenir moi-même). Tous vos comportements vous servent d'une manière ou d'une autre. Ce n'est pas parce que vous n'avez pas accès à l'information qu'elle n'existe pas.
Si vous n'arrivez pas à vous défaire d'un cercle vicieux, faites-vous accompagner et apprenez à vous connaître : vos zones d’ombres et de lumières. Vos forces et vos faiblesses. Vos valeurs et vos besoins.
Comme le dit merveilleusement Jung : « Ce que tu nies te soumet. Ce que tu acceptes te transforme. »
🔥 Hot news
Podcast
Deux nouveaux épisodes de podcast sont disponibles :
- [9] Comment se construire une vie de rêve. D’après deux professionnels du design.
- [10] Trouver son flow. Quand on n’est pas une rappeuse.
Pour celles et ceux qui m'écoutent sur Apple Podcast: laissez-moi 5 ⭐️ et un mot doux, ça m'aide énormément. Merci !
Coaching
Pour réserver votre session offerte de 30min durant laquelle vous pouvez me parler de vos ambitions, de vos objectifs, de votre projet (si vous en avez), ou de votre problématique / blocage du moment et on travaille ensemble pour vous faire avancer au mieux, c’est par ici ↓
🍿 Les takeaways de la semaine
Article
The Girlboss Is Dead. Long Live the Girlboss dans The Cut.
Un article de fond qui démonte le mythe de la girlboss et me fait me questionner : et si, il serait inutile de s'indigner car in fine nos combats se retournent contre nous en nous créant de nouvelles injonctions ?
Après tout, pourquoi vouloir dominer un monde qui ne répond pas à nos codes ? Pourquoi vouloir nous adapter à tout prix et suivre des règles qu'on méprise ? Et si c'était ça finalement, le coeur du problème et les raisons de notre échec collectif (hommes et femmes d'ailleurs) à construire un monde plus égalitaire ?
Il semble tout de même manquer une donnée essentielle aux combats féministes actuels : l'amour ❣️.
On n'obtient pas d'étoile(s) Michelin si ça nous soûle de cuisiner. On ne gagne pas de titre si on n'aime pas ou plus son sport. On ne devient pas virtuose sans être passionnée de son instrument.
Ainsi, comment est-ce possible de prendre le pouvoir dans un monde qu'on n'aime pas et dont on ne partage pas les valeurs ?
Beaucoup de questions auxquelles je n'ai pas forcément de réponses. J'échangeais justement avec l'une d'entre-vous à ce propos et je serais curieuse d'avoir d'autres retours sur le sujet.
Pour ma part, je suggère de faire une Adèle Haenel. On se lève et on part avec un port de tête et une marche à la Cléopâtre pour se créer un monde inclusif où chacun trouverait sa place.
Parce que je ne sais pas vous, mais moi je trouve ça usant d'être en colère. Et j'ai l'impression que quoi que l'on fasse, on ne sera jamais vraiment "gagnantes" dans ce monde de toute façon.
Podcast
Pour recouper avec l'article de The Cut : Lisa Azuelos dans Métamorphose. Je ne me reconnais pas dans tout ce qu'elle dit (notamment le passage religieux) mais j'ai trouvé particulièrement pertinente la toute fin de l'épisode :
"L'égalité des droits ça fait longtemps qu'elle est là, mais ça ne change rien. En fait, c'est dans les cœurs que ça ne change pas. [...] Moi, ce qui m'inquiète un peu, c'est que les femmes ont envie d'être l'égale des hommes qui nous ont si mal traitées. Au lieu de remettre en cause le paradigme qui a fait qu'ils nous ont mal traitées et de dire comment on crée un nouveau monde où on va être tous les deux tellement heureux. Et c'est ça un peu qui m'embête dans ces mouvements, où on sent qu'il y a besoin de vraiment sentir de yang, le pouvoir, la puissance mais d'une manière un peu revancharde. Mais en même temps, c'est de bonne guerre... Il y a eu beaucoup de rancœur à l'intérieur qui sort. Là on est plus dans l'expression de la rancœur que dans la recherche du pont d'amour".
Peut-être que c'est ça, la solution finalement. La paix des genres au lieu de l'égalité des genres ?
Citation
"Ne jamais remettre au lendemain, ce que l'on pourrait faire le surlendemain". - Mark Twain
Mes dernières newsletters
#5 - Comment combattre la loose. Et retrouver le mojo.
#6 - L’idée qui vous rendra riche et sexy. Que vous n’aurez jamais.
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#8 - Ralentis. Pour aller plus vite.
#9 - Les 3 secrets de productivité d’une millionnaire. Maman de quatre enfants.
#10 - Comment se construire une vie de rêve (1/2). D’après deux professionnels du design.
#11 - Comment se construire une vie de rêve (2/2).
#12 - Trouver son flow. Quand on n’est pas une rappeuse.
#13 - Annule et remplace. Erratum 🙈.
#14 - La malédiction des gagnants au loto. Ce qu’il se passe quand on “obtient” sans “être”.
#15 - Coming out. Le pouvoir de l’engagement.