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Je m’excuse pour mon absence de ces dernières semaines. J'étais tétanisée par un questionnement existentiel face à un choix professionnel important. J'ai fini par prendre une décision. La mauvaise évidemment, sinon ça aurait été trop facile...
Et alors que j'étais complètement à côté de mes pompes, je tentais en vain de vous donner LA bonne recette pour faire un choix avec lequel vous pourriez être alignées. Sauf que, problème : plus j'écrivais, et moins j'arrivais à justifier ma décision. Et pour illustrer ma mauvaise foi, je vous avais même glissé, l'air de rien, la phrase suivante :
"J'ai beau tendre l'oreille vers ma copine l'intuition, il semblerait qu'elle-même soit toute embrouillée."
Menteuse. La vérité, c'est que ma pauvre copine l'intuition en l'occurrence, était en train de s'égosiller tant qu'elle pouvait, et moi, je fermais les yeux, les deux mains sur mes oreilles, en espérant qu'elle se taise.
Pour la #7, je vous explique donc comment je me suis sortie d’un entre-deux-chaises.
La vie c'est Monsieur Sale
Dans la première version de cette newsletter, je commençais en vous disant que la vie n'était ni noire, ni rose mais bien un mélange de tout ça. Un peu à la Monsieur Sale de Monsieur et Madame :
Et je n'ai pas changé d'avis sur ce point : on ne peut pas considérer sa vie professionnelle comme étant le seul paramètre à prendre en compte. Nos désirs de voyages, nos projets de couple, de famille, nos enfants, nos envies d'investissement… Il faut considérer notre vie dans son ensemble, en ajoutant les conditions extérieures, pour pouvoir se mettre au clair sur nos priorités. Par exemple, si vous avez envie de faire le tour du monde alors que vous êtes enceinte et que la planète traverse une pandémie mondiale, a priori, ce n'est pas le meilleur timing qui soit.
Pour vous expliquer l'objet de mes récentes élucubrations : j'hésitais entre me lancer à 100% dans mes projets entrepreneuriaux et un beau CDI statutaire qui me permettait d'obtenir un prêt immobilier.
J'ai d'abord pesé le pour et le contre, de manière totalement rationnelle. C'est comme ça que j'ai laissé tomber mon intuition et que j'ai accepté le job. L'option facile. La solution responsable. Et puis bon, j'ai une petite de deux ans. Et puis, on pourra acheter notre appartement. Et puis, c'est plus classe socialement que d'être une assistée à la recherche d'un business model rentable. Et puis, je pourrais lancer un truc plus tard. Et puis, ça sera mieux pour le CV. Et puis, c'est quoi 2-3 ans dans une vie ? Et puis… Tant pis.
Décide vite et fais-toi confiance
J'ai passé plusieurs jours engluée dans le magma de mes pensées, ne sachant que faire… Ce qui était (là-aussi !) une erreur parce que:
La plupart des décisions sont réversibles (à un coût plus ou moins élevé, mais réversibles tout de même).
Vous ne tirerez aucun avantage à prendre le temps de la réflexion.
C'est pour ces deux raisons, qu'il faut trancher le plus vite possible. Si vous faites le bon choix, vous aurez gagné du temps et si vous vous plantez, vous pourrez rapidement faire les ajustements nécessaires et éviter ainsi le fameux biais cognitif des "sunk costs" (ou coûts irrécupérables). Cette théorie d'économie comportementale démontre que les individus préfèrent rester dans une situation de m* pour ne pas "gâcher" le temps et/ou l'argent déjà dépensé(s).
Autrement dit, si vous mettez des semaines voire des mois à vous décider, vous aurez envie de “rentabiliser” votre temps de réflexion. Donc, même si vous sentez a posteriori que vous allez droit dans le mur, vous aurez du mal à laisser tomber et passer à autre chose du fait des efforts investis.
La clé, c'est de vous faire confiance. Non pas que vous deviez avoir confiance dans votre prise de décision, mais dans le fait que, quoi qu'il arrive, vous êtes capable de rebondir et de vous adapter si votre choix ne s'avère pas des plus pertinents. Alors certes, ça peut se faire dans la douleur (cf. un peu plus bas…) mais c'est un mal pour un bien puisque vous gagnerez en clarté la prochaine fois qu'une situation similaire se présentera.
Mettre sa vie à l'envers pour la remettre à l'endroit
Il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte que je m'étais plantée. Ne serait-ce que physiquement déjà, j'avais la boule au ventre, l'estomac noué et la désagréable sensation d’être constamment contrariée. Au fond de moi, je savais que j'avais pris la mauvaise décision.
Désespérée, je me suis donc mise à la recherche de signes pour valider mon intuition. Étrangement, le rationnel n'allant pas dans mon sens, je devenais subitement beaucoup plus spirituelle 😇.
C'est alors que Youtube m'a fait la suggestion d'un de mes TedTalks francophones préférés, intitulé "Mettre sa vie à l'envers pour la remettre à l'endroit". L'idée est simple : comme nous avons une infinité de chemins de vie possibles, il s'agit de se fixer des projets de vie cohérents avec nos objectifs personnels. Marwan Muhammad, ingénieur en maths financières et statistiques, formalise sa pensée en se basant sur la théorie des arbres :
Bien souvent, on enclenche le mode pilote automatique et on adopte rarement une perspective long-terme. On suit juste une succession logique d'événements qui s'accumulent les uns aux autres. Au gré des promotions, des rencontres, des opportunités professionnelles… Et c'est en suivant ce parcours tout tracé que certaines se retrouvent en crise existentielle à 40 ans (ou plus, ou moins), à plaquer conjoint.e et enfants pour enflammer le dancefloor à la recherche de leur jeunesse perdue, sous le regard condescendant d'ados boutonneux.
La préconisation du speaker est toute autre : au lieu de prendre les étapes de notre existence au fur et à mesure, il serait préférable de réfléchir à notre objectif de vie final, le fixer comme un cap tel un phare dans la nuit, et faire un rétro-planning pour s'assurer que nos choix mènent notre embarcation dans la bonne direction. Et se poser les questions suivantes :
- Qu'est-ce que la “moi-de-50-ans” voudrait que je fasse ?
- Est-ce que la future moi serait fière de cette décision ?
Appliqué à mon cas :
Objectif —> j'aimerais pouvoir me féliciter d'avoir créé un produit et/ou un service ayant rendu la vie plus douce à un maximum de personnes possibles, le tout en ayant profité de l'amour de ma famille, de chorées beyoncesques, de terrasses avec mes amis et du soleil (grosso modo).
Décision vs Objectif —> en acceptant le job, j'avais plutôt la sensation de réduire la probabilité d’accoster saine et sauve à mon phare. En revanche, je prenais une bonne option pour devenir une directrice financière aigrie et divorcée, Birkin à la main comme seule consolation (il faut bien tirer du positif dans chaque situation 😝).
L'important c'est de participer
En tant qu'ancienne compétitrice, je déteste cette maxime. Et je pense que tous les sportifs me rejoindront pour dire que c'est LA phrase de looser.
Mais appliquée à nos vies, elle prend tout son sens. Que mes projets fonctionnent ou non, je serai gagnante puisque je pourrai me satisfaire de m'être donnée les moyens de tester mes idées. Peut-être que je vais me planter. Peut-être que j'aurai envie de retourner dans le salariat sur un autre métier, dans un cadre différent. Mais j’ai récemment compris que je ne pouvais pas être heureuse sans me connaître, et que je ne pouvais pas me connaître sans expérimenter. Sans tester concrètement. Encore une fois, on revient toujours à la même chose : on ne peut pas vivre dans sa tête. C'est seulement en faisant qu'on peut savoir si quelque chose nous fait vibrer ou non.
Donc après avoir accepté l’offre de job la semaine dernière et même négocié mon salaire entre-temps (tant qu'à faire !), j’ai finalement décliné la proposition quelques jours plus tard. La conversation n'a pas été des plus faciles, comme vous pouvez vous en douter. Mais honnêtement, je me sentais tellement alignée après notre échange que ça en valait le coup.
✨✨✨
Moralité : la seule autorisation dont tu as besoin n'est autre que la tienne. N'attends pas d'être validée. N’attends pas d’être 100% prête. N'attends pas que quelqu’un vienne te “libérer” et te donner du pouvoir sur ta vie. Ce pouvoir ne s'attend pas, il se prend. Donc écoute-toi. Écoute ton intuition. Tu sais. Ton cœur a toujours raison.
Si tu cherchais un signe, le voilà ;)
A la semaine prochaine ☀️
(J’ai trop hâte de vous partager les coulisses de mes nouvelles aventures !)
Aloïs
Les takeaways de la semaine
App
Vous l'avez compris, je suis dans un mood spirituel cette semaine 🔮.
Je vous conseille donc l'application Pattern, une sorte d'horoscope poussé, que je n'avais pas consulté depuis des semaines. En proie aux doutes après avoir accepté le job, voici la notification que j'ai reçue en guise de décryptage de ma journée :
Today, you might ask yourself, "Am I rushing to act or decide based on a sense of fear or panic" and, "If I haven't been expressing myself, how can I make my voice heard now, and how can I encourage others who don't usually ask for what they want?"
For you to feel truly authentic, aligned, and content with yourself, it's imperative that you find a calling that feels sacred to you, where money and prestige are irrelevant. The process of doing something you feel born to do must become the priority and focus of your life.
Flippant.
Vidéo
Je ne pouvais pas vous suggérer autre chose que le fameux Ted Talk de Marwan Muhammad : Mettre sa vie à l'envers pour la remettre à l'endroit. Enjoy :)
Citation
La vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite - Joël Dicker.
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